Comment les handicaps de mes enfants m’ont fait reconsidérer ma vie

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Il y a encore une dizaine d’année de cela, j’étais une hyper consommatrice. Je crois que le livre de l’accro du shopping aurait, sur certains aspects, pu être écrit pour moi. Je passais mon temps à bosser. j’avais mes objectifs de carrière et à coté de ça je consommais et sur-consommais. Rien que pour les vêtements et les sacs, je coordonnais tous alors je vous laisse imaginer le beau bordel lol. Mes courses se résumait au produits ménagers et au strict nécessaire, genre du café. Pour le reste je passais mon temps à déjeuner-dîner à l’extérieur. Mon obsession: mes cheveux … j’ai encore pas mal de vestiges de cette période  et c’est d’ailleurs l’un des rares point où j’ai mal à passer le cap.

Mais quel cap ? Je suis désormais maman de 4 enfants, dont 3 porteurs de handicaps plus ou moins lourds. Ceci est bien loin de mes objectifs de carrière, il va sans dire … Cela fait plusieurs années que j’ai tout un tas d’interrogations sur l’évolution de deux de mes enfants mais les médecins se voulaient rassurants. Puis il y a eut mon petit dernier, mon petit crapaud. Et là on a malheureusement fait le lien entre tous les soucis de mon crapaud et ceux de ses grands frères. Mes trois petits crapauds sont atteint du syndrome de l’anticonvulsivant. Ils ont été empoisonnés in-utéro par mon traitement pour l’épilepsie durant mes grossesses ce qui leur a provoqué de nombreux troubles neuro-comportementaux dont des troubles du déficit de l’attention avec hyper-activité, troubles autistique, troubles de l’opposition avec provocation, etc 

Il a fallut encaisser. C’est une partie assez dure, surement même la plus dur surtout avec la culpabilité.

 Et puis après il faut aller de l’avant, trouver des solutions ou des adaptations. L’une des grosses adaptation a été ma manière de consommer car il a fallut commencer par changer radicalement notre façon alimentation: Sans additifs, sans colorants, sans conservateurs.. bah autant dire une belle galère. 

J’ai donc commencer à décortiquer toutes les étiquettes. Et ce qui devait être un « simple » changement alimentaire a finit par devenir un changement radical dans notre manière de consommer au quotidien. Tout y est passé. Alors c’est encore par moment un peu dure car ce serait tellement plus facile de céder à la tentation avec tout ce que les supermarchés peuvent nous servir d’industriel, prêt à l’emploi. Et puis je repense à l’impact que ça a sur mes loulous, sur leurs troubles du comportement notamment et là je me dit que non, le jeu n’en vaut pas la chandelle. 

Il y a dix ans, à cette heure là je pensais chiffres, marges, commandes clients et fournisseurs et aujourd’hui je sors deux tartes aux chocolat du four en me demandant si mon fils de 5 ans, va accepter de la manger et après je dois encore fabriquer de la lessive et du dentifrice, parce que c’est plus sain. 

Même si par moment je regrette profondément ma carrière professionnelle, je sais au fond de moi que jamais je regretterais les choix que j’ai fait pour mes enfants, quel qu’en soit le prix.


Prescillia Mora

Ton anniversaire 

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Aujourd’hui, c’est ton anniversaire . Tu as invité tes amis pour fêter avec toi tes 7 ans. Ce sont tes amis avec qui tu as partagé 5 ans de garderie qui ont répondus présent ce qui me laisse croire que votre éducatrice, ta mamie, a fait en sorte que vous tissiez des liens très forts puisque tu ne fréquente plus ce milieu depuis deux ans. 

Dans quelques années, tu sera plus grand que moi. Tu voudras avoir ta chambre au sous-sol et tu me demanderas de quitter la maison pour fêter ton anniversaire avec tes « tchums ». 

Pour l’instant, tu me rend fière. Tu es curieux et intelligent. Tu apprend sans difficulté à l’école avec l’aide d’une enseignante en or et d’une éducatrice qui a décidé de t’encourager plutôt que de te punir constamment. 

Ce soir, du haut de tes 7 ans, tu viens de réaliser que le vieillissement nous rapproche de la mort. Bien que nous pouvons mourir à tout moment. Je te retrouve en larme dans ton lit. Tu ne veux pas mourir. Tu veux devenir un arrière grand-père et vivre plus de 100 ans. 882 ans si cela est possible. Tu ne veux pas que je meure non plus. 

Papa et moi avons essayés de te rassurer et je suis resté à tes côtés jusqu’à ce que tu t’assoupisses. 

Bien que nous n’avons aucun contrôle sur le moment de notre mort, mon fils, j’espère vivre assez longtemps pour être l’arrière grand-mère de tes petits enfants et je t’en souhaite autant.

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Voici quelques photographies de son anniversaire.